Le centre Tjibaou propose une exposition photo intitulée "Les Bâtisseurs de Futuna", réalisée par Théo Ruby qui a passé là-bas quelques semaines en 2015. La population est catholique à 99% et continue à construire des grands bâtiments comme ici l'église Saint Pierre Chanel (premier saint martyr du Pacifique en 1841).
Distante de 240 km de son île soeur, Wallis, Futuna y est reliée par deux Twin Otter (avions de 19 places). Au vu de l'éloignement et de l'insularité, les matériaux coûtent donc très cher mais les habitants donnent de leur temps et les seuls salariés sont ceux qui ont des compétences dans le bâtiment.
La Nouvelle Calédonie (à 2.000 km) et la métropole sont pour cette Collectivité d'Outre-mer des terres d'émigration. En 10 ans,30% des jeunes de 24 à 30 ans ont quitté leur île. L'économie locale est essentiellement basée sur l'agriculture et l'élevage porcin. Les jeunes travaillent sur les chantiers sans règles de sécurité, compensées par leur physique impressionnant (ils font d'excellents rugbymen ou militaires).
"La construction d'églises perpétue la cohésion de la communauté et la transmissions de nombreux savoirs. Elle se révèle comme le dernier ciment d'un mode de vie qui s'effrite, sous la forte influence du monde extérieur." (citation de Théo Ruby))
Les rôles sont bien définis et les femmes préparent des tissus végétaux par battage. On en trouve ainsi dans tout le Pacifique et nous en avions eu une démonstration aux Marquises. Ces bandes de tissu peuvent atteindre 50 mètres et serviront dans toutes les cérémonies coutumières.
Et la coutume est très présente et rythme la vie de l'île. Sur cette photo prise à Nouméa où la communauté est très importante, on voit les autorités religieuses, civiles et coutumières installés devant des rangées de cochons cuits au four polynésien qui servent de présents après la cérémonie du kava.
Une exposition très intéressante qui donne envie d'aller visiter Wallis et Futuna.