Cette année, le FFF reprend ses quartiers au Centre Tjibaou et j'ai le plaisir de renouveler mon engagement en tant que "runner" pour conduire les artistes durant leur séjour. Cette activité bénévole débutée en 2008 permet de voir une autre facette de ces artistes au quotidien sans la distanciation de la scène. Ils arrivent quelques jours avant et doivent gérer le décalage horaire et la fatigue du voyage en plus de leur prestation.
Le festival commence par une coutume faite par la présidente fondatrice, Marie-France Auguet et quelques artistes. Les "Musiciennes d'eau" du Vanuatu et leur accompagnateur sont en première ligne pour remettre la coutume au chef coutumier et au directeur du centre Tjibaou. C'est un geste rituel évident et très indispensable pour que la permission soit accordée de fouler l'aire sacrée du Centre. Il s'agit d'un manou (pièce de tissu), du tabac et d'un poisson sculpté. Cela permet de créer un lien et d'ouvrir un chemin entre les arrivants et les accueillants avec force palabres et silences.
Les femmes sont dans l'eau qu'elles frappent en rythme en produisant des sons différents (main droite et gauche). Une douzaine de morceaux évoquent la baleine et son petit, le cyclone, les rires après une blague, etc. Les femmes viennent de l'île de Santo mais cette tradition est issue des Banks, tout au nord du Vanuatu où elle est devenue une attraction touristique.
Les spectacles s'enchainent durant tout le week-end sur plusieurs scènes avec beaucoup d'éclectisme. L'ambiance est bon enfant et familiale dans cet environnement de grande classe. Cette année, un spectacle humoristique s'est invité à la plus grande joie du public puisque Constance a joué à chaque fois à guichets fermés et a assuré son dernier spectacle malgré l'attaque du virus japonais de service.
Le dimanche soir, un petit défilé au lampions nous a conduits vers la scène du bord de l'eau où un dernier groupe nous a régalé.
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