dimanche 27 avril 2014

Omelette géante à Dumbéa

Dumbéa, commune limitrophe de Nouméa organisait ce week-end la trentième édition de sa Fête de l'Omelette Géante mais aussi Fête de la ville et des communautés. Valérie et Alain sont venus nous prendre en voiture; le stationnement n'était pas aisé avec 17.000 visiteurs en ce dimanche et 8.000 hier.
La poêle est soulevée par un engin pour être placée sur un lit de braises.

Les chevaliers de la confrérie ont fait chauffer l'huile et fait revenir des champignons et des lardons avant de verser 700 douzaines d'oeufs brouillés (oui, 8.400 oeufs!!!) avec des baies roses, du piment d'Espelette et du sel. Il faut ensuite touiller sans arrêt.

Ca y est, les portions sont distribuées gratuitement au public et nous avons la chance de déguster cette fameuse omelette dans les premiers. Excellente avec les crudités et la salade de fruits d'Alain.

Nous faisons le tour des stands: manèges forains, artisanat de différents pays et surtout nourriture. Des mamans proposaient même du ragout de roussette (chauve-souris locale dont la chasse est très réglementée).

Pour terminer en beauté, nous rentrons à la maison pour nous baigner et faire un peu de Palmes Masque Tuba et retrouver un peu de fraîcheur. Une très bonne journée.

Port Bouquet

Profitant du beau temps, nous allons étrenner notre nouvelle tente sur la côte est et plus précisément à Port Bouquet, au sud de Thio, un endroit que nous apprécions pour son calme et sa superbe baie. La route a beaucoup souffert des inondations de l'année dernière mais reste assez bonne au regard du faible trafic routier.
 

Après avoir fait une coutume, nous nous installons au bord de l'eau dans ce petit camping géré par la tribu de Saint Roch.

La tribu elle-même est installée à l'intérieur de la baie de Port Bouquet et protégée des vents dominants. Tout est très propre et bien entretenu le long des chemins tracés au cordeau. La petite chapelle St Roch et la maison commune marquent le centre. Ici, pas de magasins; nous sommes dans un village vivant de la pêche et l'agriculture mais où les habitants vont de plus en plus travailler à l'extérieur et surtout la mine de nickel de Thio.
 

Nous sommes reçus dans la maison de Maeva et Julien. Ce dernier a passé deux mois et demi en France pour raisons de santé et nous parlons de tout ce qu'il a retenu de ce voyage. Le repas est exceptionnel en qualité et abondance: salade de trocas, gratin de poulpe, langouste, salade de fleurs de bananier, poisson et sardines grillés, taro, igname, crudités, riz, etc. Impressionnant!

Nous allons pique-niquer et nous baigner sur l'île Tupeti où nous avons la chance de voir voler une très grande chauve-souris. Nous ne sommes pas dérangés par les voisins!!!

Marie-France se prépare à sa future vie de grand-mère avec ce beau garçon d'un an à peine...

dimanche 20 avril 2014

En kayak à Porc-Epic

Les alizés nous laissent un peu souffler, chacun son tour! Nous en profitons pour mettre le kayak à l'eau au Mont Dore, en fac des ilots Bailly(où nous faisons ici un premier arrêt), Charon et Porc-Epic. 

L'eau est incroyablement plate et nous voyons bien les poissons sauter. Porc-Epic est en vue et on comprend pourquoi l'îlot a reçu cette appellation.
  

Les pins colonnaires forment en effet les piquants d'un hérisson roulé en boule. De plus près, ils strient verticalement le paysage alors que nous montons voir le feu de navigation installé au sommet. Au loin se profilent les côtes du sud et l'île Ouen.

Après nous être restaurés, il est temps d'aller voir ce qui se passe sous l'eau. Nous avons vu pas mal de méduses en venant mais elles ne sont pas urticantes, même s'il faut slalomer un peu. Ces petits sergents viennent en picorer des morceaux. Etonnant!

Toutes les couleurs sont au rendez-vous dans les premiers mètres d'eau. En haut un poisson papillon (Chaetodon Lunulatus) et en bas un picot à lignes bleues (Siganus Puellus).


Ce poisson clown reste bien à l'abri de son anémone de mer qu'il est préférable de ne pas toucher. 

Nous rentrons en nous arrêtant sur la belle langue de sable de Bailly, face au Mont Dore d'où a décollé un parapente que l'on aperçoit à mi-pente. Une bien belle journée!

dimanche 13 avril 2014

Musée de la seconde guerre mondiale

Le dernier musée de Nouméa a ouvert ses portes en septembre 2013 en plein centre ville et est hébergé dans une demi-lune américaine bâtie en 1943. Ces bâtiments métalliques construits rapidement ont couvert les vastes espaces en friche lors de l'arrivée de l'armée américaine en 1942 et servi de réserves, dortoirs, bureaux, garages ou hôpitaux. Après l'attaque de Pearl Harbour et l'expansion japonaise vers le sud ouest, les alliés devaient installer des bases sur les îles du Pacifique qui n'avaient rien demandé. Certaines ont connu l'enfer mais la Nouvelle Calédonie n'a pas connu de combats et cette "occupation" américaine a été positive pour la population et l'économie. Une partie de "l'américan way of life" a fait irruption dans cette colonie française isolée et conservatrice où régnait encore le Code de l'indigénat.

De nombreux objets d'époque animent les deux niveaux du bâtiment. Des photos et des films retracent l'historique de la Guerre de Corail et son incidence sur le Caillou. 1100 volontaires ont combattu sur tous les fronts d'Afrique du nord et d'Europe jusqu'à la chute du nazisme et 75 y ont laissé la vie. Les japonais présents à l'époque ont été déportés en Australie et leurs biens confisqués.

Un magnifique moteur d'avion en étoile. Le port de Nouméa est devenu pour une courte période le second du Pacifique! Jusqu'à 120 navires attendent dans la baie dont 89 dans le port protégé par des filets anti-sousmarins. Les passes sont minées et il y a quelques années, des plongeurs ont récupéré des explosifs autour de Nouméa.

Deux Jeeps ont été restaurées par des élèves de lycées techniques. Au second plan, une fresque qui égayait un dancing de Nouméa (le repos du guerrier...). Cette découverte de la vie à l'américaine avec sa musique, ses dancings, ses cinémas en plein air, son Coca-Cola et ses chewing-gums a déclenché un formidable bouleversement politique et social. De nombreux calédoniens sont nostalgiques de cette période d'opulence et de gaité pour une partie de la population .
N'oublions pas tous les pilotes américains basés sur les terrains du nord(Plaine des gaïacs entre autres) et dont certains ne sont jamais rentrés de mission.

dimanche 6 avril 2014

"L'art est une parole"

La grande exposition sur l'art kanak présentée au musée du quai Branly à Paris s'ouvre à présent au public calédonien avec la présentation d'environ 160 objets. Dès 1979, Jean-Marie Tjibaou avait demandé à un ethnologue de recenser le patrimoine kanak dispersé dans les musées français. Mais en 2011, une enquête de grande ampleur a permis un inventaire étendu à l'Europe aboutissant à l'exposition de Paris rassemblant plus de 300 oeuvres. 
 A Nouméa, le splendide écrin du Centre Tjibaou accueille cet évènement très attendu. Cette photo d'une cérémonie de deuil où les participants sont accroupis sous des tissus de coutume(manous) est intitulée "Spirale". Comme dans toute forme d'art, la symbolique est partout mais il faut la décoder.

Cette hache de cérémonie est en néphrite(sorte de jade) taillée et polie à la main avec du sable humide est un objet prestigieux qui n'était montré qu'en de rares occasions. Les premiers officiers de marine français à en avoir vu l'avait surnommé hache ostensoir car elle ressemblait aux présentoirs catholiques de l'hostie. 

Les photos anciennes de grandes cases sont toujours fascinantes et on y remarque aussi l'évolution des tenues locales passant de l'étui pénien(bagayou) aux vêtements occidentaux. La construction s'articule autour d'un énorme poteau central(le chef ou l'ainé) et des poteaux de tour(les petits frères) supportant la toiture. Celle-ci est coiffée d'une flèche faîtière surmontée d'une aiguille sur laquelle sont enfilés des coquillages contenant parfois des plantes magiques. C'est ce symbole que l'on retrouve sur le drapeau du FLNKS dit aujourd'hui drapeau kanak. 
 

Voici deux flèches faitières et deux guides de l'exposition en robe mission.

Ces grandes sculptures attachées aux chambranles de part et d'autre de la porte d'entrée et soutenant le linteau, assez bas qui oblige à se courber pour pénétrer dans la case étaient taillées à l'herminette de pierre. Elles symbolisent des défunts:  un corps enveloppé dans une natte et des liens végétaux et une tête aux traits marqués. J'ai relevé cet extrait dans le catalogue de l'exposition du quai Branly:
"Dans la société kanak, le deuil d'un notable était l'occasion d'une cérémonie spectaculaire durant laquelle les oncles utérins venaient manifester leur colère face à la mort de leur neveu. Elle s'exprimait par la destruction des sculptures de la Grande Case. Dans la plupart des cas, on leur infligeait des blessures: blessures aux nez imposants et coups de hache repérables sur le ventre des appliques."



vendredi 4 avril 2014

Gabegie !

Quelques jours après notre retour de Nouvelle Zélande, un paquet m'arrive par la poste. Une belle enveloppe laisse apparaitre un texte à l'en-tête de la Direction de l'Aviation Civile de Nouvelle Calédonie qui me remet la médaille de l'Aéronautique!!! Une belle boite contient une médaille avec mon nom. Et moi qui pensais que le pays était en crise et qu'il fallait faire des économies... C'est encore plus fort que les publicités des marchands de canapés qui vous annoncent que vous avez gagné un lot alors que vous n'avez rien demandé à personne.

Mais en admettant même que j'aie intrigué pour obtenir cette si précieuse médaille, l'histoire n'est pas finie. En 2012, j'avais reçu un beau diplôme m'avisant que les plus hautes instances du Ministère de l'Ecologie, du développement durable(de lapin) et de l'Energie m'avaient décerné la Médaille d'Honneur en Vermeil de l'Aéronautique. J'avais oublié le papier dans le dossier professionnel. Et voila que je reçois cette fois ci  la Médaille d'Argent datée de 2006 !!! Je note une certaine viscosité administrative dans les rouages de ce beau ministère qui m'a bien nourri durant toute ma carrière et à qui je n'en demandais pas tant... En attendant mes chevilles ont triplé de volume.