mardi 21 mai 2013

En catamaran vers Grand Coude 2

Grand Coude aussi nommé Twister sur les cartes se trouve au sud-ouest de l'Ile des Pins et à l'extrême sud du lagon. Il n'y a plus d'îlots, seulement le récif corallien qui nous protège(plutôt à marée basse). La zone n'est pas hydrographiée et il faut parfois naviguer à vue. 

Nous sommes à une centaine de kilomètres de Nouméa et la radio ne passe plus ici. Cette épave constitue un bon point de repère, juste à côté d'une passe.

Il y a heureusement des pêcheurs parmi nous et surtout Jérome notre skipper. Quant à Pascal, notre président, il s'y connait pour préparer un poulpe.

De plus, Jérome nous a même déniché trois langoustes et un dawa...

Bravant le froid du soir, nous jouons aux cartes. Il y a de l'ambiance mais même les bretons nouvellement arrivés n'ont pas eu chaud.

Le soir du cinquième jour, nous rentrons sur Nouméa alors que le ciel se dégage. Il va faire très beau et chaud toute la semaine suivante. Tant pis, c'était très sympa!

En catamaran vers Grand Coude 1

Et hop, vive la retraite! Nous repartons avec l'Amicale de l'Aviation pour cinq jours de catamaran dans l'extrême sud du lagon calédonien. Nous sommes 9 plus le skipper sur ce bateau de 12 mètres et nous avons une cabine à tribord arrière correspondant au premier hublot en bas à droite.

Nous sommes hélas dans une mauvaise fenêtre météo avec des nuages et du froid, surtout sensible pour nous qui rentrons de Polynésie. Les couleurs n'en sont pas moins prodigieuses mais il n'y a guère de volontaires pour aller à l'eau.

Chaque îlot est l'occasion d'aller nous dégourdir les jambes et de fureter à la recherche de "trésors": coquillages, coques de crabe, bois tordus, tricots rayés, etc.

Celui-ci n'est pas le plus beau mais on voit bien comme il est à l'aise dans l'eau tandis qu'il se montre plus gauche à terre.

Je fais le fier mais j'ai passé pas mal d'heures à l'horizontale pour éviter le mal de mer...



Retour retraite

A peine rentrés de l'Ile de Pâques, nous préparons notre fête de retraite. Je n'ai vraiment le temps de récupérer et j'ai même quelques hallucinations à l'approche de la fête pascale...

Nous sommes gâtés par nos collègues qui nous offrent un grand tour en hélicoptère pour admirer les couleurs du Caillou. Merci !

samedi 18 mai 2013

Ile de Pâques 6

La plage d'Anakena et ses moaï dressés est remarquable. Le sable blanc très fin gagne sur la terre et c'est le seul endroit où nous nous soyons baignés dans une eau limpide et fraîche(pour nous).

Dos à la mer bien sur (il n'y a que ceux d'Aku Hakivi qui dérogent à la règle), ces moaï restaurés voient leur base envahie progressivement par le sable de la plage poussé par le vent. La symbolique des "coiffes" n'est pas claire: chignon, chapeau, couronne, aura,... mais elles viennent toutes de la carrière de tuf du volcan Puna Pau et on ne sait toujours pas comment elles ont été posées.

La caleta Hotu Iti est un minuscule  "port" peu protégé pouvant accueillir deux barques. Des bandes de chevaux sauvages parcourent la côte aride battue par les flots. La vie n'est pas forcément facile ici d'autant que des tensions perdurent entre chiliens et pascuans qui se considèrent comme des polynésiens colonisés par les très nombreux chiliens. Au 19ème siècle, beaucoup d'hommes ont déportés vers les mines du Pérou et la population était tombée en 1877 à 111 habitants! Ils ont aussi été parqués dans une réserve pour laisser la place à l'élevage ovin qui a fait beaucoup de dégâts. Ce n'est que vers 1960 que les pascuans furent autorisés à circuler librement sur leur île.
 Lors de nos promenades, nous avons souvent rencontré ce petit oiseau de proie peu farouche. Nous avons aussi complété notre culture par la visite du musée et un spectacle de danses résolument polynésiennes. Quant au fil Rapa Nui produit par Kevin Costner, c'est un mélo à la fin délirante. Du grand navet!

Nous terminons notre séjour par une balade à cheval avec un guide pascuan jusqu'au sommet du volcan Maunga Terekava. malgré les averses, la vue porte à 360° et les petits chevaux nous ont permis quelques galops. Un dernier beau souvenir.

Ile de Pâques 5

Nous avons eu du beau temps durant notre séjour mais les vagues qui viennent s'écraser sur les rochers déchiquetés sont impressionnantes même si elles ne rebutent pas les pêcheurs.

Les volcans ont modelé le relief de l'île et créé des lavatubes. Les coulées de lave orientées vers la mer refroidissent en surface alors que leur coeur refroidit. Une fois la lave tarie, il reste un tunnel dont le plus grand mesure 59 km à Hawaï!!! Je suis seulement rentré dans un boyau permettant de marcher accroupi puis se divisant en deux partie à l'arrivée sur une falaise abrupte. Claustrophobes s'abstenir.

Le petit port de Hanga Piko est pourtant le principal mais seules les petites embarcations peuvent y accéder. Le bateau ravitailleur débarque par barges. La marine chilienne y possède une vedette.

Un matin apparait un énorme paquebot parti d'Australie pour un tour du monde. Une noria de vedettes débarque les passagers (anglo-saxons pour la plupart) qui doivent être remontés à bord avant 18h.


La houle vient briser brutalement mais ne décourage nullement les rameurs de va'a qui montrent bien leur ascendance polynésienne.

Ile de Pâques 4

Le volcan Rano Kau est un lieu hautement sacré où on célébrait le culte de l'Homme-Oiseau apparu semble t'il vers le 15ème ou 16ème siècle à la suite de guerre tribales et du déclin des anciennes croyances et des royautés héréditaires qui édifiaient des moaï de plus en plus grands.
 Le cratère est impressionnant et on voit bien qu'il s'est déversé vers la mer.


Le fond assurait l'approvisionnement en eau douce et en plantations.

 La dernière cérémonie eut lieu en 1878, supplantée par la religion des blancs. Elle se déroulait chaque année vers juillet au village d'Orongo en hommage au dieu Make-Make, créateur de l'univers et maître de la fertilité. C'était une compétition entre les champions de chaque clan qui devaient descendre la lèvre du cratère jusqu'à la mer(à pic de près de 200m), traverser à la nage (2km avec des requins très nombreux) jusqu'au Motu Nui, l'îlot le plus important et attendre l'arrivée des oiseaux migrateurs (frégates).  Le défi consistait à rapporter intact un oeuf (fixé à un sac autour de la tête) jusqu'au village où des cérémonies se déroulaient durant ce temps. Le clan vainqueur détenait le pouvoir jusqu'au prochain défi et le gagnant vivait reclus durant une année sans se laver ou se couper les cheveux. Il était l'Homme-Oiseau, représentant le dieu Make-Make et objet de grand respect.

Sur les tombes, on trouve souvent sa représentation mélangée avec des symboles chrétiens. La grande croix du cimetière est plantée sur une coiffe de moaï...

La grotte d'Ana Kai Tangata recèle des peintures qui se détériorent rapidement, tout comme les pétroglyphes.

Ce culte a supplanté celui des moaï et les théories concernant leur déclin n'ont pas manqué: déforestation incontrôlée, grande sécheresse et prolifération des rats palmistes aboutissant à une famine sans que les prêtres et leurs dieux y mettent fin, guerres civiles, etc. Cependant, à l'arrivée des premiers européens, la population(2.000 à 3.000 habitants) est bien nourrie, la terre est riche et il reste des moaï debout. Il semble que, confrontés à une période de grande disette et de conflits tribaux, la société pascuane se soit réorganisée et ait modifié ses pratiques religieuses en faveur du culte de l'Homme-Oiseau. L'ancienne religion fut abandonnée et la création des moaï abandonnée. Le temps et les tsunami (1960) ont continué le travail de destruction. Tout étant basé sur une tradition orale, il est à parier que d'autre théories verront le jour...

vendredi 17 mai 2013

Ile de Pâques 3

L'Ahu Tongariki est le plus grand site ayant été restauré par des japonais en 1992. Quinze moaï dos à la mer ont été recouverts de résine pour ralentir leur dégradation naturelle. Le plus grand ahu de l'Ile de Pâques a été dévasté en 1960 par un tsunami qui a dispersé statues et coiffes jusqu'à 100 mètres de leur emplacement. le site majestueux et mystérieux à la fois est la carte de visite de l'île..


Et nous sommes tout petits...

A quelques dizaines de mètres, ce petit oratoire a été taillé dans une coiffe de tuf rouge. Un exemple flagrant de récupération des lieux et symboles païens. 

La carrière de Rano Raraku du nom du volcan auquel elle est adossée inspire le respect. C'est ici seulement qu'ont été taillés tous les moaï  et il en reste 325 à des stades différents. certains sont ébauchés et non détachés, d'autres debout, couchés ou inclinés. 

seule la tête dépasse encore mais le reste du corps est enfoui et intact!

Vanité humaine...

L'intérieur du cratère est superbe. avec son lac, des chevaux sauvages et des moaï éparpillés sur les flancs (les taches marron en face).

Ile de Pâques 2

Environ 900 statues mégalithiques de basalte (moaï) parsèment l'île. Ceux qui sont debout ont été relevés lors de restaurations. Le plus grand mesure 10m et pèse 75 tonnes mais une statue inachevée et encore sertie dans la roche aurait pesé 270 tonnes! On pense que leur édification aurait commencé vers le 9ème siècle et qu'elles auraient été abattues à la suite de guerres tribales à la fin du 18ème siècle. Celui-ci est le seul doté d'yeux car Paris Match venu faire un reportage dans les années 80 l'a fait reconstituer pour l'occasion.

Provenant toutes d'une unique carrière, certains moaï ont été transportés sur plus de 15km et différentes hypothèses s'affrontent toujours quant au moyen de transport. La tradition orale rapporte que les statues "marchaient et dansaient" et des archéologues ont tenté d'en déplacer (cliquez sur: http://www.youtube.com/watch?v=YpNuh-J5IgE&feature=player_embedded ). Elles étaient dressées sur la carrière et abandonnées en cas de chute car trop lourdes pour être relevées.
Sur le site de Tahai, la structure ovale du premier plan est la base d'une maison-bateau. Sur ces pierres à moitié enfouies sont emboitées des grandes tiges arquées formant une charpente. L'entrée très basse est précédée d'un court boyau aisément défendable.

Certains moaï sont coiffés d'un "pukau", chapeau de tuf rouge (couleur des chefs) issu d'une autre unique carrière.

A une exception près, tous les moaï regardent vers l'intérieur de l'île et vers le ciel; ils sont nommés "ceux qui regardent les étoiles". Un mystère de plus quant à cette orientation (protection des habitants? surveillance omniprésente de la population? ...). ces statues reposaient toujours sur une base de pierre l'ahu, formé de pierres assemblées délimitant un espace sacré.

Jérome nous amène sur le site de Vinapu où subsiste un mur extrêmement finement assemblé comme on en trouve dans les temples incas. La tradition orale parle de deux populations différentes: les Courtes Oreilles d'origine polynésienne et les Longues Oreilles, guerriers incas arrivés vers 1465. C'est ce que je lisais dans Tout l'Univers dans mon enfance et la théorie était alors défendue par Thor Heyerdahl. Réfutée par la communauté scientifique qui s'appuie sur des similitudes de gènes humais, de flore, de faune et de réalisations artistiques, l'origine du peuplement de l'île est toujours soumise à controverse. Les premiers arrivant seraient des marquisiens, eux même issus de la région de Taïwan ayant conquis tout le triangle polynésien.

Ile de Pâques 1

Encore 4.000km vers l'est pour débarquer à Rapa Nui, découverte le jour de Pâques 1722 par le néerlandais Roggeveen. Les formalités sont vite expédiées à l'aéroport de Hanga Roa dont la longue piste pouvait servir de terrain de secours à la navette spatiale. Nous sommes à 3.700km du Chili qui en prit possession en 1888 alors même que les pascuans avaient demandé leur rattachement à la France qui n'a jamais répondu!
 Nous sommes attendu par Jérome, français habitant l'île depuis 20 ans qui tient un gîte et nous servira de guide. Il nous laisse récupérer au minuscule port  si peu abrité que les quelques bateaux de pêche sont accrochés à une grosse corde. Notre premier "moai", presque toujours tourné vers l'intérieur nous accueille dans la sérénité des lieux à peine troublée par le passage épisodique d'un véhicule à moteur.


Les pêcheurs débitent directement le poisson au sortir du bateau.

Trois grosses tortues attirées par les déchets de poisson ont élu domicile près des barques.

Le temps ralentit au rythme des chevaux semi-sauvages passant au milieu des rares voitures(une station service pour toute l'île de 23 km dans sa plus grande largeur). Nous sommes pourtant en ville!

mercredi 15 mai 2013

Huahine 2

Je retiendrai de Huahine la sérénité et la douceur de vivre, la végétation luxuriante et les contrastes violents du vert, bleu et sable mais surtout la beauté "naturelle" et la gentillesse des habitants. Un beau séjour qui donne envie de revenir.





Huahine 1

Nous retrouvons la terre ferme à Huahine après 40 minutes de vol. Stella, Patrick et leurs enfants, guillaume et Juliette nous attendent à l'aéroport avec des colliers de fleurs. Nous serons chouchoutés durant tout notre séjour; un grand merci à toute la sympathique famille!

La rue principale (et unique) de Fare, située sur le front de mer. Ici on trouve tout et dans la bonne humeur.

Stella et Patrick nous prêtent leur voiture et nous faisons le tour de l'île pour admirer ces paysages majestueux.

Calme et nature, c'est une île préservée loin du tourisme de masse ou de "l'agitation" de Tahiti.

Et que faire en fin d'après midi ou le weekend?