Aranui 10: Hiva Oa 1

A 6 heures, l'arrivée dans la baie de Atuona, sur l'île de Hiva Oa est un enchantement. La lumière du matin révèle les sommets de plus de 1.000mètres bientôt entourés de nuages. C'est la capitale du groupe sud des Marquises et passage obligé de tous les circumnavigateurs.

Les Marquises n'ont pas de lagon le bleu profond de la haute mer se trouve dès la sortie des baies. C'est une zone très poissonneuse et isolée avec de grosses prises à partir de bateaux parfois très petits, puissants et maniables (pas de volant mais une barre verticale à l'avant pour plus de précision).

Un truck nous dépose non loin du splendide cimetière marin, mondialement connu pour abriter les tombes de Paul Gauguin et de Jacques Brel.

La tombe de Gauguin, faite de blocs de scorie rouge n'a été réalisée que plusieurs années après sa mort car son corps avait été jeté à la fosses commune. En marge des lois de l'administration coloniale et catholique de l'époque, il eut aussi un comportement parfois brutal avec les marquisiennes. C'était un "coureur de paréo" qui a laissé nombre d'enfants naturels sur l'île. Se réclamant du droit de "tout oser", il se considérait lui même "comme un brigand".

L'Espace Culturel Paul Gauguin, inauguré en 2003, retrace la vie du peintre (1848-1903) qu'il replace dans le contexte historique et artistique de l'époque. Débarqué à Tahiti à 43 ans en laissant une femme et cinq enfants en France pour "être tranquille, pour être débarrassé de l'influence de la civilisation", il tombe sous le charme du Pacifique. Lors de son second séjour, trouvant Papeete trop bourgeoise, il arrive à Hiva Oa en 1901 après une tentative de suicide. Il achète un terrain et fait graver au linteau de sa maison: "Maison du Jouir". On imagine la réaction des autorités catholiques et de l'administration avec laquelle il était en conflit permanent. Malade et drogué à la morphine, il a laissé de nombreuses toiles, sculptures et manuscrits durant ce très prolifique séjour. 

" FUIR POUR ATTEINDRE L'ART "